Libre mais sous très haute surveillance. La célèbre blogueuse chinoise Zhang Zhan, 41 ans, emprisonnée durant quatre ans pour avoir publié des vidéos critiques de la politique sanitaire de la Chine pendant le Covid, a été libérée, a annoncé mercredi 22 mai Reporters sans frontières (RSF). Condamnée en 2020 pour « troubles à l’ordre public » et « diffusion de fausses informations », la jeune « citoyenne journaliste » , ex-avocate, devait être libérée le 13 mai dernier. Mais aucune information n’avait été publiée sur son sort jusqu’alors.Although Chinese journalist #ZhangZhan was able to share a video today confirming her release from prison after four years, we’re worried about her situation under strict surveillance. Our call for her full & unconditional release remains urgent. #FreeZhangZhanpic.twitter.com/UBluQCU6Ze— RSF (@RSF_inter) May 21, 2024La très courte vidéo diffusée mercredi par RSF, qui montre la jeune femme aux traits tirés, semble indiquer qu’elle a bien été libérée comme prévu. « Le 13 mai, à 5 heures du matin, la police m’a déposée chez mon grand frère à Shanghaï, déclare-t-elle dans cette vidéo. Merci à tous pour votre aide et votre sollicitude. »Dès le début du confinement des 11 millions d’habitants de la ville de Wuhan, en février 2020, Zhang Zhan, 37 ans à l’époque, réussit à s’y faufiler pour faire son travail de « citoyenne journaliste ». Elle sillonne les quartiers, les hôpitaux et les grands magasins et diffuse sur plusieurs réseaux sociaux les images d’une capitale de la province du Hubei complètement déserte, où les hôpitaux sont débordés.Grèves de la faimCondamnée fin 2020, son état de santé se dégrade rapidement. Plusieurs associations de défense de droits humains alertent, à l’hiver 2021, sur son état de santé précaire après plusieurs grèves de la faim. « Sa santé s’est dégradée, elle pèse 40 kg et ne peut se déplacer ni même lever la tête », souligne à l’époque un communiqué de RSF. À la fin de son appel à la libération de Zhang Zhan, RSF ajoutait « qu’au moins 10 autres défenseurs de la liberté de la presse détenus en Chine sont en danger de mort ». Et de citer le journaliste d’investigation Huang Qi, l’éditeur suédois Gui Minhai et le journaliste ouïghour lauréat des prix Vaclav Havel et Sakharov, Ilham Tohti (1).Et si aujourd’hui Zhang Zhan semble avoir été libérée, « ses contacts avec le monde extérieur et sa vie quotidienne sont sous surveillance », affirme sur le réseau social X Jane Wang, une militante basée au Royaume-Uni. « C’est un immense soulagement de voir Zhang Zhan libérée de prison, s’est félicité Amnesty International, mais nous exhortons les autorités chinoises à garantir que Zhang Zhan soit autorisée à se déplacer librement et à communiquer avec des personnes à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine. »(1) Reporters sans frontières rappelle qu’avec 122 détenus, la Chine stagne au 177e rang sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse et que « la Chine est la plus grande prison au monde pour les journalistes ».
Author : News7
Publish date : 2024-05-22 13:44:29
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