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Mélenchon joue à l’épouvantail et embarrasse le Nouveau Front populaire

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Par Margaux Otter

Publié le 24 juin 2024 à 16h00, mis à jour le 24 juin 2024 à 17h30

Jean-Luc Mélenchon à Montpellier, le 23 juin 2024. SYLVAIN THOMAS / AFP

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Le leader des insoumis a réitéré son envie de devenir Premier ministre en cas de victoire du Nouveau Front populaire. Alors que dans son camp beaucoup considèrent qu’il n’est pas la solution, ses adversaires s’en servent d’épouvantail et profitent de ces fractures.

« J’ai l’intention de gouverner ce pays. » En quelques mots, samedi 22 juin, Jean-Luc Mélenchon a ravivé l’hypothèse de son entrée à Matignon et suscité une nouvelle levée de boucliers au Nouveau Front populaire (NFP). Invité sur le plateau de l’émission « C l’hebdo » sur France 5, le chef de file de La France insoumise (LFI) s’est dit « bien évidemment » préparé à briguer le poste de Premier ministre à l’issue des élections législatives du 30 juin et 7 juillet. « Je ne m’élimine pas et je ne m’impose pas. Je pense que c’est une formule qui est assez respectueuse du collectif », a-t-il ajouté. Le 12 juin sur France 2, il se disait déjà « capable » d’être Premier ministre en cas de victoire du NFP.

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Il est loin le temps où, sous la bannière unie Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), la gauche faisait campagne pour ce même Jean-Luc Mélenchon. Le leader de La France insoumise avait écrasé le rapport de force à gauche en s’imposant comme le troisième homme de l’élection présidentielle.

Depuis, la Nupes a implosé, les insoumis sont arrivés loin derrière les socialistes, portés par Raphaël Glucksmann, lors des élections européennes. A une semaine pile du premier tour, le nom de Jean-Luc Mélenchon n’est plus synonyme d’union mais est au contraire utilisé comme repoussoir. Et le serpent de mer du candidat de gauche pour Matignon en cas de victoire aux législatives n’avait pas besoin de plus que cette petite phrase pour se remettre à bouger.

« Un répulsif »

Si le leader historique de LFI souhaite rester dans la partie, écologistes, socialistes et communistes soulignent la nécessité de s’accorder sur un nom de Premier ministre « consensuel ». Et les critiques de la part des partenaires du Nouveau Front populaire n’ont pas tardé à pleuvoir. « Ce qui me remonte, moi, du terrain, un peu partout, et notamment chez les électeurs de gauche, c’est que, aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon n’est pas la solution », a estimé sur BFMTV l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, vingt ans après avoir tenu plusieurs conseils des ministres avec Jean-Luc Mélenchon, alors ministre délégué à l’Enseignement professionnel, constatant qu’il a « bien changé depuis ».

François Hollande a lui exhorté dimanche Jean-Luc Mélenchon à « se taire », pour atténuer le « rejet » qu’il susciterait dans l’opinion, et ainsi « rendre service » au NFP. « S’il veut rendre service au Nouveau Front populaire, il faut qu’il se mette de côté, qu’il se taise », a-t-il lancé. Une sortie qui n’a pas manqué de lui attirer les foudres des soutiens de l’insoumis.

Les socialistes, principaux rivaux des insoumis pour incarner un leadership politique à gauche, ne sont pas les seuls à ruer dans les brancards. « L’idée d’une nomination au poste de Premier ministre de Jean-Luc Mélenchon, qu’il alimente lui-même, n’a jamais fait l’objet d’un accord entre les forces du front populaire », a insisté dans un communiqué le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel, estimant que dans une campagne déjà trop courte, le « débat politique » ne devait pas être « sans cesse personnalisé à outrance ».

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Alors que la moindre prise de parole de l’intéressé suscite des vagues dans une union déjà fragile, pourquoi ne pas tout simplement se mettre en retrait ? « Stratégiquement, il joue la discrétion, mais pas l’invisibilisation », souligne le politique Rémi Lefebvre, qui avait appelé à voter LFI lors des législatives de 2022. Perçu comme « un répulsif » par une partie de l’électorat de gauche, Jean-Luc Mélenchon est « une figure mobilisatrice importante pour une autre partie, plus populaire ». « Pour ses partenaires, il n’est pas stratégique qu’il disparaisse totalement de la scène politique », explique-t-il.

Exploiter les divisions

Du côté des adversaires de la gauche, Jean-Luc Mélenchon fait figure d’épouvantail. Et la macronie comme le Rassemblement national profitent du fait que le Nouveau Front populaire se refuse à donner – pour l’heure – un nom pour Matignon pour s’engouffrer dans la brèche ouverte par les dissensions internes.

Dès le lendemain de son passage sur France 5, Gabriel Attal a exigé « par clarté » auprès du « Figaro » que l’insoumis « confronte son programme et prenne part à la campagne électorale ». A commencer par le débat télévisé qui opposera mardi 25 juin sur TF1 le chef de file des macronistes à Jordan Bardella, président du RN, et Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise. « Jean-Luc Mélenchon a réaffirmé son souhait d’être Premier ministre et de diriger le pays. Dans ces conditions, il devrait venir débattre avec moi comme le fait Jordan Bardella. Plutôt que d’envoyer son porte-parole », a précisé Gabriel Attal.

Rebelote ce lundi. Alors qu’il présentait devant la presse un chiffrage du programme du Rassemblement national, Jordan Bardella a indiqué qu’il souhaitait que Jean-Luc Mélenchon « vienne débattre » mardi, en faisant observer que l’invitation de la chaîne avait été faite « aux candidats au poste de Premier ministre ». L’intéressé, lui, avait déjà refusé une telle configuration au début de la campagne. « Je remercie TF1 et France 2 pour leur invitation aux débats avec Attal et Bardella. Le Nouveau Front populaire n’a pas encore désigné son candidat Premier ministre. C’est donc aux chefs des grands partis de notre coalition d’aller à ce type de débats », avait-il indiqué sur X le 13 juin dernier.

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Il remise d’ailleurs les débats consistant à choisir un Premier ministre à un principe qui ne fait pas non plus consensus au sein du Nouveau Front populaire : une proposition du groupe majoritaire de la gauche unie, c’est-à-dire LFI, en cas de victoire. Il sera pour autant « impossible » pour le parti de « passer en force », les députés écologistes, socialistes et communistes étant plus nombreux dans la coalition. « Il y aura forcément des compromis », explique Rémi Lefebvre. Que cela passe par une personnalité consensuelle à Matignon ou un équilibre parmi les ministres.

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