Des manifestants se heurtent à la police lors d’une manifestation contre les quotas, à Dacca, le 19 juillet 2024. ABU SUFIAN JEWEL / AFP Les nouvelles arrivent du Bangladesh au compte-goutte et témoignent d’une violence inédite. Internet a été interrompu et les services de téléphonie mobile sont perturbés depuis jeudi 18 juillet au soir. La plupart des sites des journaux locaux demeurent inaccessibles. Des manifestations étudiantes contre les quotas dans la fonction publique, jusque-là relativement pacifiques, se sont transformées lundi 15 juillet en de violents affrontements généralisés avec le pouvoir. Les heurts opposent depuis plusieurs jours les étudiants aux forces de l’ordre et aux contre-manifestants de Bangladesh Chhatra League (BCL), l’aile étudiante de la ligue Awami, le parti de la première ministre Sheikh Hasina. Le bilan reste incertain. Au moins 110 personnes sont mortes depuis le début de la semaine, 62 rien qu’au cours de la journée de vendredi. Des milliers de personnes ont également été blessées. « L’augmentation du nombre de morts met en lumière l’intolérance absolue dont font preuve les autorités bangladaises à l’égard des manifestations et de la dissidence », a accusé Babu Ram Pant, directeur régional adjoint pour l’Asie du Sud d’Amnesty international. Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits humains a également condamné la répression parlant d’attaques « particulièrement choquantes et inacceptables ». Scènes de chaos Le huis clos désormais imposé par le pouvoir, qui a déployé l’armée et imposé un couvre-feu, fait craindre les pires violations des droits humains. Samedi 20 juillet au matin, les rues de Dacca demeuraient désertes, mais les forces militaires et paramilitaires avaient pris leurs positions à différents endroits de la capitale. Vendredi, les manifestants ont bravé l’interdiction de rassemblement imposée à Dacca. Au 19e jour de la mobilisation commencée le 1er juillet, la capitale bangladaise a été le théâtre de scènes de chaos : affrontements, poursuites, mais aussi incendies criminels, visant notamment les bâtiments gouvernementaux. Dans le district de Narsingdi, à 50 kilomètres de Dacca, des manifestants ont pris d’assaut une prison, libérant des dizaines de détenus. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Bangladesh, la fronde des étudiants contre les quotas dans l’accès à la fonction publique Ajouter à vos sélections Dans les hôpitaux, les blessés affluaient par centaines. Selon le directeur général adjoint de l’hôpital de Farazy à Dacca, de nombreux manifestants s’étaient réfugiés vendredi 19 juillet dans les étroites allées aux abords de l’établissement de santé, où des hélicoptères leur tiraient dessus depuis le ciel. A l’hôpital d’Uttara dans la capitale, une personne avait été victime d’un tir à bout portant. Il vous reste 61.28% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Author : News7
Publish date : 2024-07-21 06:44:29
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